vendredi 31 mars 2017

Petite fantôme (Mathilde Alet)


Editions Luce Wilquin
152 pages
16 euros


4ème de couverture

Quand on a une grande soeur, on passe les quinze premières années de sa vie à essayer de lui ressembler et les suivantes à essayer d'être différente.

Les soeurs Gil et Jo Agnelli entretiennent leur complicité en se retrouvant chaque mercredi à la même heure aux café "Les Trois Compères", qu'elles surnomment "Les Deux Commères". Gil est assistante auprès d'un cabinet d'avocats et apprentie-écrivain. Son rêve de faire publier son premier roman rétrécit à mesure qu'elle reçoit les lettres de refus des maisons d'édition. Suivant les conseils de Jo, elle décide d'écrire un autre livre. Un livre qui sera publié, commenté, lu. Un best-seller! Les deux soeurs se lancent alors dans une aventure littéraire qui bouleverse leurs repères, perturbe même leurs sacro-saints rendez-vous du mercredi. Que reste-t-il d'un lien quand on en perd les habitudes?

Mon avis

Deuxième roman de l'auteur et première découverte pour moi. Qu'en ai-je pensé?

A travers son récit, l'auteur nous plonge dans le monde de deux sœurs! Un monde rythmé de routines et habitudes... Et pourtant, c'est dans un univers bien particulier que nous sommes plongés, un univers bercé par l'envie d'écrire. L'une a la plume mais manque de confiance en elle suite à de nombreux échecs et désillusions. L'autre présente bien et la confiance ne lui fait pas défaut. Ensemble, Gil et Jo se lanceront dans une aventure hors norme et écriront ainsi leur best-seller. L'une sera la plume, l'autre le visage. Ainsi naîtra "Esther Egova".

Il ne faut pas s'y méprendre, ce projet un peu fou ne comporte pas que des avantages. Qui est réellement l'auteur de ce best-seller? Une question pesante pour les deux soeurs... Sans parler de leurs habitudes remises en questions... Comment évoluera leur relation? ...

Dès les premières pages, par une écriture subtile mais fluide, l'auteur nous plonge dans son récit. Il est difficile de le quitter tant on a envie de connaître le dénouement de cette histoire. En effet, très vite, on ressent un malaise. Alors que Gil attend Jo comme d'habitude, au même endroit, cette dernière ne viendra pas. Elle ne viendra pas non plus au rendez-vous suivant... La faute à qui? à quoi?

C'est avec beaucoup d'humour que l'auteur aborde ce thème important que sont les relations familiales compliquées. Outre cela, ce livre est une mine d'or en références littéraires. Que ce soit titres de romans ou encore émissions littéraires, je ne peux qu'apprécier.


"Peu avant l'arrivée à Bruxelles, le jeune homme termine "les frères Karamazov". C'est un moment important auquel Gil ne devrait pas assister. Il y a de l'intimité à refermer un bon livre. On quitte un monde à regret comme on dit adieu à un ami sur le quai d'une gare. De ces personnages que nous connaissions si bien, nous ne saurons plus rien. Mais le bon livre ne se tait pas à son dernier mot. Il se fait matière amoureuse, matière mémorielle, matière grise chimique sanguine. le livre après la lecture coule dans nos veines comme nos amours passées s'il a su changer ne serait-ce qu'une parcelle indicible de notre regard sur le monde. Gil devine dans les yeux du jeune poète le vague à l'âme de son adieu au chef-d’œuvre. La voix enregistrée annonce en quatre langues leur arrivée imminente en gare de Bruxelles-Midi, le terminus de ce train. Alors, le voisin adresse à Gil son tout premier regard. Il lui tend son exemplaire des "Frères Karamazov".


Je finirai en vous disant qu'étant belge, j'ai pris beaucoup de plaisir à me balader dans Bruxelles. Les descriptions de l'auteur sont tellement claires que l'on a l'impression d'y être. Je me resituais les endroits, revoyais les monuments. Une belle promenade par procuration. 

Je ne peux que vous conseiller de lire ce roman car même s'il comporte quelques petits défauts, il est subtile et réussi! 


Ma note

16/20

7 commentaires:

  1. Je ne suis pas sûre que ce soit tout à fait pour moi, mais je tenterai peut-être !

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  2. Je n'aime pas la couverture, mais ça, ça n'a pas grande importance !
    Je ne note pas ce titre. Ma PAL n'en veut plus et ça va être mon anniversaire. Je sais qu'elle va encore grossir ! Bon dimanche.

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  3. Il est dans la pile pour avril. Bises

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  4. Je n'arrive pas à définir s'il me plait ou pas ce livre, je le note tout de même.

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  5. La couverture ne me plait pas. Je le lirai peut-être, cependant.

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  6. Je n'étais pas très attirée par le premier roman de Mathilde Alet, celui-ci pourrait m'intéresser davantage...

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  7. Lu aussi, et je suis plus mitigée. L'histoire avait un goût de déjà-vu et le personnage de Gil m'était déstabilisant. Par la suite, j'ai apprécié que l'auteure s'attarde plus précisément sur cette relation de sœurs.

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