lundi 29 février 2016

Une semaine de vacances (Christine Angot)


Éditions Flammarion
100 pages
14 euros


Présentation de l'éditeur

Christine Angot a écrit ce court roman comme on prend une photo, sans respirer, sans prendre le temps de souffler. En cherchant la précision, en captant l'instant et le mouvement. Ce n'est pas à nous lecteurs de vouloir en connaître l'élément déclencheur, peu importe de le savoir. On s'aperçoit vite en le lisant que le texte possède en lui-même le pouvoir d'agir avec violence. Il suscite des sentiments dont l'angoisse ne peut être évacuée. Il provoque le saisissement par lequel on reconnaît un des pouvoirs de la littérature : donner aux mots toute leur puissance explicative et figurative, plutôt que de s'en servir pour recouvrir et voiler. C'est comme si l'écrivain levait ce voile, non pas pour nous faire peur, mais pour que l'on voie et comprenne. 
 
 
Mon avis
 
Ce livre aborde le thème de l'inceste. Il commence par une fellation quelque peu surprenante où nous avons l'impression d'être tombée dans l'intimité d'un couple. Mais on peut très vite se rendre compte que ce n'est pas du tout le cas. La scène dure longtemps, très très longtemps. Il dirige, elle obéit et ne dit rien. Il n'hésite pas à lui parler de ces différentes maîtresses et par la lecture des livres qu'il lui propose, on se rend vite compte qu'il s'agit de son père. Un père puissant et pervers. Un père dominant qui a une telle emprise sur sa fille qu'il finit même par lui faire accepter l'inacceptable... "Ne t'inquiète pas, je ne ferai rien que tu ne voudrais pas! "
 
J'ai lu ce livre car on me l'a offert et cela malgré les nombreuses critiques que j'avais pu entendre. Rien de tel que de se fonder sa propre opinion. Ce livre est tout simplement choquant, immonde. L'écriture en est insupportable. Tout d'abord, il n'y a pas de chapitres. Il faut donc lire le livre d'une traite et sans compter les phrases hyper longues, parfois même interminables.
De plus, les détails décrits sont tout simplement inimaginables. Je pense qu'il y a déjà suffisamment d'histoires réelles de ce genre que pour encore devoir en faire un roman.

Vulgaire et ennuyeux voilà les deux mots qui résument parfaitement ce livre. Si d'habitude, je vous conseille mes lectures, ici, je vous la déconseille fortement! Je n'ai jamais vu une écriture aussi pauvre! Un livre totalement sans intérêt! Bien que si... vous rendre malade!


Si vous voulez un avant goût... Un petit extrait...



Ma note

2/20


Challenge

Catégorie "vacances"
 





dimanche 28 février 2016

Monsieur a la migraine (Valérie Cohen)


Éditions Luce Wilquin
153 pages
16 euros

 

4ème de couverture

Vous pensiez tout connaître sur le désir féminin? Anna, Noémie, Lucia et Julie aussi, jusqu'à ce qu'elles rencontrent Patrice Denis, un sexothérapeute aux méthodes originales. Mariée depuis trente ans, Anna simule le plaisir et est bien plus attachée à son chien qu'à son acariâtre époux. Noémie supporte mal la libido fatiguée de son compagnon. Julie, divorcée et mère de quatre enfants, enchaîne les relations sans lendemain tout en espérant trouver l'amour. Quant à Lucia, le plaisir l'a désertée depuis qu'elle a quitté son amant.
Leur point commun? Les soirées de partage sur le désir féminin organisées par Patrice Denis. Entre rires, pleurs et actes symboliques, elles y livreront leurs secrets les plus intimes, leurs ombres et leurs désirs inavouables.
Quatre semaines pour oser se raconter, mettre des mots sur ce qui est communément tu et nouer une indéfectible amitié.


Mon avis

Quel plaisir, pour moi, de découvrir une auteure belge! Etant moi-même belge, je ne le fais que trop peu souvent! Le choix de ce livre fut assez facile... J'ai eu l'occasion de participer à un café littéraire lors de la foire du livre de Bruxelles où l'auteure, en compagnie d'une sexologue, nous parlait de celui-ci. A l'écouter, je ne pouvais que me laisser tenter tant ses paroles était juste.

Mais de quoi parle ce livre? Il aborde un sujet tabou... Celui du plaisir féminin. En quoi consiste-t-il exactement? Est-ce si facile de le comprendre? Si bien des femmes ont encore des difficultés à savoir comment prendre du plaisir, il est encore plus difficile pour un homme de savoir exactement comment faire pour en donner! 
De manière très juste, est-ce qu'un couple peut survivre à une sexualité monotone ou absente? Et cela, même si l'amour est solide? Tant de questions qui seront abordées dans ce livre. 

"Elle avait bien tenté de se raisonner. Quelle importance de ne plus faire l'amour? Vivre à deux, à notre époque, n'était-il pas déjà une chance en soi? Un petit miracle de complicité au pays des désolés du coeur. Mieux valait la tendresse à des étreintes mécaniques. Mieux valait une sexualité en demi-teinte à un lit vide. Mieux valait Alexander sans plaisir à du plaisir sans Alexander. Des mots pour se rassurer. Ces mêmes mots, la nuit venue, grappillaient chaque espace disponible dans sa tête et y dansaient allègrement. Leur supposé pouvoir apaisant lui mettait les nerfs en boule. Elle aurait donné beaucoup pour les effacer d'un coup de gomme magique. Des actes. Elle voulait des actes."

A travers ce récit, l'auteure nous emmène à la rencontre de 4 femmes: Julie, Anna, Noémie et Lucia. Chacune bien différente mais pourtant, un point commun les unis: leur sexualité fade. Entre simulation, absence totale de sexe, célibat ou encore amants à répétition, plus rien ne va. Un seul objectif, pour elle, retrouver le plaisir perdu! Pour y arriver, elles se rendront chez Patrice Denis, un sexothérapeute. Si au départ, c'est timidement et avec beaucoup d'appréhension, qu'elles s'y rendront, par la suite, ce fut avec plaisir et attente. Ensemble, elles se sont données de la motivation et de la force pour affronter, chacune, leur situation. Inconnue au départ, elles sont devenues amis dans la vie.

La plume de l'auteure traite ce sujet à merveille. Tout en délicatesse, en pudeur et légèreté! Pas de voyeurisme, ici, on en est même à l'opposé! 

C'est un récit positif que nous propose Valérie Cohen. Un récit qui nous encourage à nous dévoiler chaque jour davantage, à s'accepter comme on est  et à prendre confiance en soi.

Vous l'aurez compris, j'ai aimé ce livre grâce à la délicatesse et la justesse des propos de son auteure. Je vous conseille vivement de le découvrir sans à priori de départ. 


Ma note

16/20


Challenge

Petit bac 2016, catégorie "animal" (la =  sorte de papillon)


vendredi 26 février 2016

Des noeuds d'acier (Sandrine Collette)


Éditions: Livre de poche
6.90 euros
272 pages


4ème de couverture

Avril 2001. Dans la cave d'une ferme miteuse, au creux d'une vallée isolée couverte d'une forêt dense, un homme est enchaîné. Théo, quarante ans, a été capturé par deux frères, deux vieillards qui ont fait de lui leur esclave. Comment a-t-il basculé dans cet univers au bord de la démence ? Il n'a pourtant rien d'une proie facile : athlétique et brutal, Théo sortait de prison quand ces vieux fous l'ont piégé au fond des bois. Les ennuis, il en a vu d'autres. Alors, allongé contre les pierres suintantes de la cave, battu, privé d'eau et de nourriture, il refuse de croire à ce cauchemar. Il a résisté à la prison, il se jure d'échapper à ses geôliers.


Mon avis

A travers ce livre, nous allons suivre Théo, personnage principal de l'histoire. On le retrouve à sa sortie de prison. Qu'a-t-il fait? Il a massacré son frère car ce dernier a couché avec sa femme. Un peu gros comme sanction non? Pas du tout, il l'a laissé à l'état végétatif. Je n'ose d'ailleurs imaginer cette altercation. Revenons à nos moutons! A sa sortie de prison, il se rend au chevet de son frère et lui dit tout le bien qu'il ressent depuis qu'il a fait cela. Il faut savoir qu'une ordonnance restrictive a été établie et qu'il ne peut plus sans approcher. Il n'a donc plus le choix, il doit fuir afin de ne pas être condamné une seconde fois. Il va se retrouver en pleine campagne dans un gîte. Il va se lier d'amitié avec la patronne de celui-ci et va passer ses journées à se balader et découvrir de nouveaux chemins, de nouvelles promenades. C'est lors d'une de celle-ci que sa vie va basculer. Il va tomber entre les mains de deux vieux. Je ne vous en dis pas plus pour ne pas spoiler et préfère vous laisser découvrir la suite par vous-même.

Parlons un peu des personnages. Je vous ai déjà parlé de Théo. Au début du livre, on nous le présente comme un homme violent, qui ne respecte pas les règles. Un homme rempli de haine qui vit avec les rancœurs du passé. A la fin de ce livre, on ne nous le présente pas comme un saint, loin de là. Par contre, l'auteure arrive à changer notre manière de le concevoir. On a même de la pitié pour lui alors qu'au départ, on en avait pas. J'ai même fini par oublier ce qu'il avait fait et pourquoi il en était là. Pour parler des deux vieux, maintenant,  Joshua et Basile. Je ne pouvais imaginer que de telles personnes existaient. Ils sont dépourvu de valeurs et de sens moral. Ils sont d'une violence incroyable.

Le style à présent. La plupart du récit est écrit à la première personne du singulier. En effet, il nous plonge dans le journal intime de Théo. C'est lui qui parle et ce choix est judicieux. Ce livre n'aurait pas eu le même impact si il avait été écrit autrement. Ici, nous ne sommes plus témoin mais acteur dans cette histoire. En lisant ce récit, j'en ai eu des frissons. J'avais l'impression de me retrouver dans la cave à ses côtés. De vivre ce qu'il vivait. Je ressentais ses blessures, ses peurs, ses angoisses.
L'écriture, quant à elle, est maîtrisée et fait mouche. Le vocabulaire n'est guère compliqué. Par ce style simple, l'auteure touche de nombreux lecteurs.

Impossible de fermer ce livre avant la dernière page. J'ai compté les pages comme Théo a compté les jours. Des rebondissements, il y en a mais pas sans cesse comme dans d'autres livres. Non! Ici, je n'ai tout simplement pas eu envie de le fermer car je voulais savoir ce qui allait lui arriver, comment il allait pouvoir sortir de ce milieu sans issu. Un milieu à rendre fou car aucune solution n'est imaginable. Le suspens est présent et ne nous quitte pas.

Je ne suis pas ressortie indemne de cette lecture. Il m'a fallu quelques jours avant de me replonger dans un nouveau récit. Ce livre m'a fait réfléchir sur l'être humain et la condition humaine. Sur ce dont sont capables les hommes, comment ils peuvent réagir, comment ils peuvent survivre. Comment est-ce possible qu'un homme en soit réduit à devenir un animal et même pire? J'ai encore en tête des scènes effroyables. D'ailleurs, juste à y repenser et à écrire cette chronique, j'ai les poils qui se dressent.

Vous l'aurez compris, il s'agit d'un coup de coeur. Un très bon thriller, un très bon roman noir. Un huis clos étouffant, glaçant dont on ne ressort pas indemne.


Ma note





Challenge

Petit bac 2016, catégorie "couleur"





jeudi 25 février 2016

Zoé (Alain Cadéo)


Merci à Alain Cadéo
Editions: Mercure de France
151 pages
14,80 euros


4ème de couverture

Depuis que Zoé et moi échangeons nos écrits, j'ai la bonne impression d'avoir brisé ma solitude. Elle est, avec son écriture ronde, une petite boule de tendresse et d'originalité versée dans le café noir de ma mélancolie. Quand je vais à la boulangerie, c'est désormais un réconfort de la voir exister au milieu des autres. Plus personne ne fait attention à moi. On ne me regarde plus de travers. Je suis enfin un vrai client, un habitué. Notre minute est devenue quart d'heure. Elle joue, rien que pour moi, son numéro parfait de boulangère.
Henry vit retiré dans une espèce de fort isolé au bout d'une piste de dix kilomètres. Tous les deux jours, le vieil homme se rend au village voisin pour acheter son pain. C'est à la boulangerie qu'il rencontre Zoé, la jeune vendeuse de dix-huit ans. Au fil du temps, une curiosité réciproque et une complicité muette s'installent entre eux. Chacun est intrigué par l'autre, au point qu'un dialogue épistolaire et presque clandestin s'instaure : Zoé glisse des petits billets dans les miches de pain qu'achète Henry auxquels il répond avec une constance sans faille.


Mon avis

Dans ce livre, l'auteur nous emmène dans la vie de deux personnages diamétralement opposés! Le premier s'appelle Henri. C'est un homme d'une soixantaine d'années! Plutôt solitaire, il passe ses journées à écrire et à sculpter! Son seul plaisir dans la journée, acheter son pain pour rencontrer Zoé. Elle, innocente et frêle! Troublante même! Mais pourquoi? Une jeune et jolie jeune fille qui va en voir de toutes les couleurs (drague, force et j'en passe). Une jeune fille qui va perdre toute confiance en elle et aux autres! Une jeune fille bafouée!
Entre eux, rien d'extraordinaire! Si ce n'est qu'une longue correspondance cachée dans les miches de pain. L'une se confie, l'autre écoute et se dévoile!
Zoé s'accroche très vite à ce vieil homme! Il est simple, gentil. Il ne se préoccupe pas de son physique ou en tout cas, ne lui fait pas remarquer! Il est plaisant tout simplement! Un père, un ami, un confident, tout ce qu'elle recherche à présent chez un homme!
Un jeu de séduction, des regards qui en disent long et pourtant, rien de cela! Juste un long échange épistolaire dont le maître mot est le respect! Un échange puissant et simple!

Si vous recherchez une histoire d'amour perverse, passez votre chemin! Ce livre n'est pas pour vous! Ce n'est pas du tout ce que vous trouverez dans celui-ci! Des thèmes forts sont abordés comme la solitude, l'amour ou encore le deuil! Il est d'une beauté extrême, d'une intensité forte et garanti les émotions!
Je ne vais pas vous le cacher, je ne m'attendais pas du tout au dernier chapitre, à un tel dénouement! Il m'a fait pleurer tout simplement! La profondeur et l'intensité de celui-ci fait que l'on ne peut pas rester insensible!

Que dire de la plume de l'auteur? Elle est maîtrisée à 100%. Une plume incroyablement belle et poétique. Il joue parfaitement avec les registres de langue. Chaque personnage a sa vie, son caractère, sa façon de parler! L'auteur joue avec cela et il joue bien! Une écriture variée et dense. Une écriture aux multiples facettes.
Le style est direct, il n'y a pas de place pour l'hésitation! L'histoire s'installe rapidement. Elle s'incruste en nous et impossible de s'en séparer avant la dernière page.

Vous l'aurez compris, j'ai adoré ce livre! Une belle rencontre entre deux êtres terriblement solitaire! Une rencontre par les mots tout simplement que je vous conseille vivement!


Ma note

18/20


Challenge

Cette lecture s'inscrit dans le cadre du challenge:


Petit bac 2016 catégorie "prénom"


mercredi 24 février 2016

Comment je me suis débarassée de ma mère (Gilles Abier)


Editeur: Acte Sud Junior
122 pages
12 euros



4ème de couverture

«Un conseil ! N'accepte jamais ta mère comme amie sur Facebook. Même si elle te fixe avec insistance pendant le dîner après t'avoir demandé si tu as bien reçu son invitation. Prétends que tu n'es pas sur ton profil vingt-quatre heures sur vingt-quatre ou que tu l'as zappée par inadvertance... Dis n'importe quoi, mais ne clique pas !» Qui n'a jamais rêvé de ne plus avoir sa mère sur le dos ? Ici, deux filles et deux garçons sautent le pas. Fini d'être surveillé, de se sentir étouffé ou même d'avoir honte... Mais à quel prix ? !


Mon avis

Premier livre pour moi de cet auteur et j'avoue ne pas être complètement convaincue malgré tous les avis positifs que j'ai pu lire le concernant!

Ce livre n'est pas un roman mais un recueil de nouvelles! 5 nouvelles dérangeantes pour la mère que je suis. Comment ne pas l'être d'ailleurs alors que l'auteur n'hésite pas à mettre le doigt sur tous les défauts que peut avoir celle-ci? Si on a l'habitude du portrait de la mère protectrice et aimante, nous ne sommes pas du tout préparé aux portraits que nous en dresse l'auteur. En effet, loin de l'amour et de l'attention, il parlera plutôt de folie, destruction, manipulation et violence pour n'en citer que quelques-uns.

Dans ce livre, la parole est donnée aux enfants qui n'hésiteront pas à dire ce qu'ils pensent et à affirmer leur besoin de vivre loin de leur mère, leur besoin de liberté. Tout adolescent passe par ce moment où il ne supporte plus sa mère. Conflit de génération oblige, on ne se comprend plus, on ne se supporte plus! Cependant, le fait de chercher un moyen pour se débarrasser de celle-ci m'ennuie au plus haut point! En sachant qu'en plus, en lisant ce livre, on peut croire que cela est relativement facile!

Que dire de la plume de l'auteur? Cash et authentique bien qu'un poil caustique. L'auteur ne mâche pas ses mots et déverse sa haine contre les mères qui ne sont pas à la hauteur! Il n'hésite pas à nous dévoiler et à décortiquer les relations mères/adolescents. Malgré le fait que je n'ai pas aimé le contenu du livre, je ne peux en aucun cas dire qu'il est mal écrit! Ce qui est incroyable chez cet auteur c'est qu'il ne laisse aucun répit aux lecteurs! Tout s'enchaîne sans aucune lourdeur, longueur! Je peux donc comprendre les fans qui attendent avec impatience cette plume originale.

Quant aux personnages, ils sont passionnants et tellement différents! Ils vivent tous quelque chose de compliqué et cela, chacun de leur côté! C'est peut-être justement cela qui fait leur force! Sans parler du fait qu'ils vont utiliser cette force pour lutter dans un même combat!

Enfin, parlons de la chute! Une chute inattendue mais aussi très peu réaliste! Un peu dommage! Une fin bâclée, allez savoir pourquoi!

Bref, je n'ai pas aimé ce livre par son contenu! Cependant, comme je l'ai dit, l'écriture de l'auteur est intéressante et ce livre nous permet de pousser la réflexion un peu plus loin sur ce que peut ressentir un adolescent face à sa mère et aborde des thèmes importants pouvant être débattus!

Je suis certaine qu'il pourrait plaire à certains d'entre vous voilà pourquoi je ne le condamne pas!

Je suis impatiente de connaître à présent vos avis!


Ma note

14/20


Challenge

Petit bac 2016, catégorie "phrase"



mardi 23 février 2016

Lettre à Line (Amélie Billon)


Éditions Alice
60 pages
11 euros
Emprunté



4ème de couverture

Louise, aujourd'hui adulte et maman, prend sa plume pour écrire à Line, son amie d'enfance. Le déclic, c'est une photo que sa fille a retrouvée entre les pages d'un livre, sur laquelle Line et Louise ont 13 ans.
Au fil des mots de l'adulte qui se souvient de son adolescence, le drame se dessine: Louise qui s'intègre, Line qui s'isole et subit la méchanceté récurrente des autres élèves, exacerbée sans cesse par sa discrétion.
On assiste à une vraie histoire de harcèlement, avec en filigrane, une maladie dont on ne prononce jamais le nom mais qu'on devine à mesure qu'on avance dans la lettre...


Mon avis

C'est un roman coup de poing que l'auteur nous propose! Un roman épistolaire qui nous dévoile une seule et même lettre. Une longue lettre adressée à Line bien des années après. Une réponse poignante d'un adulte qui se remémore ses souvenirs d'enfant! Un aspect intéressant d'ailleurs qu'est ce regard de l'adulte face à des faits passés! Une prise de conscience, une belle réflexion où pointe quelques regrets, un grand sentiment de culpabilité!

"Je ne sais plus qui avait commencé. Toujours est-il que, moi aussi, j'avais jeté un de tes cahiers à la poubelle avant que tu n'arrives. Pourquoi? Pour suivre les autres, j'imagine. Je me perdais dans le groupe et j'aimais ça. J'adorais. 
Tu es ensuite partie calmement voir la surveillante, cette chère madame Nicolo. Nous avons tous été collés. Ils t'ont maudite un peu plus. Je n'ai jamais donné la vraie raison de la colle à mes parents. Ils n'auraient pas compris et j'avais honte. Tellement honte. Encore une fois.
Depuis ce jour, on n'a plus trop parlé ensemble. Quelque chose s'est éteint. J'en ai eu mal au ventre toute l'année de quatrième, même si ça ne se voyait pas. Je n'ai jamais voulu le montrer. Jamais voulu montrer que nos discussions sur tout et sur rien me manquaient. Je ne pouvais plus aller te voir dans la cour. J'étais avec mes autres amis, et toi, souvent au CDI ou dans les nuages. A rêver à je ne sais quoi, mais complètement perdue dans tes pensées, la tête dans un autre ailleurs."

Il est vrai que cette période de l'adolescence est loin d'être facile. Une période même très difficile où chacun rentre dans un perpétuel questionnement et essaie de trouver sa place. Une quête dans le sens de la vie où on hésite pas à rentrer dans les rangs afin d'être acceptée, et cela, peu importe les conséquences. Un harcèlement scolaire de plus en plus fréquent! Une histoire dans laquelle de nombreux adolescents pourraient se reconnaître. Un récit terriblement réaliste par les temps qui courent.

Un roman fort qui a pour trame de fond le thème de l'anorexie. Cependant, le principal thème abordé dans ce livre n'est autre que le harcèlement!

Quant à l'écriture, elle est légère, fluide et agréable! Une très belle plume. Malgré les différents thèmes abordés et plus que délicats, l'auteur ne tombe pas dans le mélodrame! Elle nous permet de garder un récit léger! Une très belle réussite! Sans compter qu'il s'agit ici d'un récit très court et donc parfait pour les faibles lecteurs. Ici pas de phrases compliquées juste l'envie de partager, de transmettre, de toucher.

Un petit bémol tout de même car oui, il en faut un! Les personnages sont quelques peu caricaturés! On s'y attend, c'est facile, c'est du tout cuit! Une facilité dans laquelle l'auteur s'est engouffrée! Un peu dommage donc!

Vous l'aurez compris, j'ai aimé ce roman jeunesse. Un roman qui ne peut laisser personne indifférent. A découvrir absolument et à mettre dans les mains des adolescents qui nous entourent!


Ma note

16/20


Challenge

Cette lecture s'inscrit dans le cadre du challenge:

"Petit Bac 2016", Catégorie "lettre isolée"

lundi 22 février 2016

Derrière la haine (Barbara Abel)

 
Editions Fleuve Noir
350 pages
7.90 euros


4ème de couverture

D'un côté, il y a Tiphaine et Sylvain, de l'autre il y a Laetitia et David.
Deux coup)les, voisins et amis, fusionnels et solidaires, partageant le bonheur d'avoir chacun un petit garçon du même âge.
Maxime et Milo grandissent ensemble, comme des jumeaux.
Jusqu'au drame.
Désormais, seule une haie sépare la culpabilité de la vengeance, la paranoïa de la haine, ...


Mon avis

Je l'ai commencé il y a quelques jours et je l'ai fini le jour même. Cependant, je me suis laissée deux, trois jours avant de publier pour trouver les bons mots!
J'ai envie de commencer par vous dire que j'ai adoré! Il s'agit même d'un coup de coeur. J'aime les thrillers mais cela faisait longtemps que je n'en avais pas lu un avec autant de puissance! De plus, il sort quelque peu des sentiers battus de par son intrigue!

A travers cette histoire, nous suivons deux couples. D'un côté, Tiphaine et Sylvain. De l'autre, Laetitia et David. Amis dans la vie, complices de toujours. Ils partagent tout ensemble même la grossesse. Tiphaine donnera naissance à Maxime et Laetitia à Milo. Ils deviendront tous les deux comme des frères. Ils habitent l'un à côté de l'autre. Une haie les sépare. Cette haie que Sylvain et Tiphaine auraient tant voulu supprimer pour juste laisser un portail afin de pouvoir passer plus facilement de l'un à l'autre. Ils vivent un bonheur parfait. Outre cela, ils vivent une vie ordinaire comme monsieur et madame tout le monde. Pourtant, un jour, leur vie va basculer. Un drame terrible va venir bouleverser leur vie à jamais! Un drame qui pourrait arriver à tout le monde. Une seconde d'inattention et tout s'effondre! 

Il s'agit d'un très bon thriller psychologique découpé en plusieurs parties. Dans la première, on découvre les deux couples. Leur vie, leurs habitudes, leurs humours, leurs joies, leurs peurs. On se sent comme chez soi. On visite leur maison, on se sent très proche d'eux. On ressent l'émotion qui vit en eux. Ensuite, arrive le drame! Très court, peu de détails! Enfin, dans la seconde partie du récit, on est face à un cataclysme sans fin! Les événements se déchaînent. Les rebondissements également! Une spirale de la haine dans laquelle je ne me voyais jamais sortir. Le suspense ne nous quitte plus! Je ne savais plus où me situer. Je passais d'un personnage à l'autre sans savoir où m'arrêter.

Très rapidement, on s'attache aux personnages et on s'identifie facilement à eux. En effet, l'auteure nous plonge dans une réalité très proche de la nôtre. Comme dit précédemment, on pourrait très bien vivre leur vie. J'espère d'ailleurs ne jamais la vivre car je ne pourrais jamais me remettre d'un tel drame. C'est justement cette proximité qui fait que l'atmosphère est étouffante! Elle tente de nous montrer que la vie n'est pas aussi simple qu'on la voit. D'une vie paisible et tranquille, on peut basculer dans l'horreur, la violence, la  haine et la paranoïa.

C'est la simplicité  et l'authenticité de cette histoire qui justement la rend crédible. Il s'agit d'un récit entraînant d'une fluidité incroyable! Comme dit plus haut, le rythme de ce récit est relativement rapide. On ne sait plus où donner de la tête, on n'a pas le temps de souffler. Je n'ai jamais eu l'envie de fermer le livre. Je voulais absolument connaître le dénouement. 

Bref, un gros coup de coeur pour moi. Je vous le conseille vraiment et je suis impatiente de lire la suite de cette histoire!


Ma note




Challenge

Cette lecture s'inscrit dans le cadre du challenge:

"Petit Bac 2016", Catégorie "lieu" (la Haine est une rivière de Belgique et de France).




vendredi 19 février 2016

Pourquoi j'ai cessé d'être islamiste (Farid AbdelKrim)



Merci aux Editions "Les points sur les I"
Et à Gilles Paris
260 pages
18.90 euros


4ème de couverture

Dans ce livre, cet homme désormais libre nous offre un regard inattendu, plein de fraîcheur et sans concession sur notre société. Au fil des pages se déclinent les raisons qui vont amener un adolescent en quête de sens et d'identité à devenir un zélateur acharné. Sont dépeintes quelques-unes des phrases qui vont conduire un enfant de la République à devenir apatride. Et en décortiquant les méandres, mais aussi la structure et le modus operandi de l'organisation islamiste des Frères musulmans à laquelle il a appartenu durant plus d'une quinzaine d'années, l'auteur nous raconte pourquoi et comment il va finir par en sortir. Une sortie vers la lumière suivie de ce cri d'espoir salvateur.
« Non, raisonnablement, je ne crois plus que Dieu m'ait confié la mission d'annoncer au monde entier que je suis le meilleur sous le seul prétexte que je serais dépositaire de sa religion. Il me semble plutôt que ses enseignements sont une invitation à partager ; à condition de les incarner sciemment, des valeurs universelles qui respirent l'incitation à devenir meilleur. Les enseignements qui ressortent de ma lecture de l'islam m'intiment également le devoir de fournir les garanties en actes que ce dont je suis porteur ne constitue en rien une menace pour autrui, pour son intégrité, pour sa liberté, pour ses convictions… Telle est ma façon de me dire et d'être croyant désormais ». Un livre sans précédent.


Mon avis

A la réception de ce livre, j'avoue avoir eu pas mal de craintes ! Une période, où les attentats se faisaient de plus en plus nombreux. Sans parler de celui à Charlie Hebdo, qui venait tout juste de se dérouler.
Après mûre réflexion, je me suis plongée dans cette lecture ne sachant pas si j'allais la chroniquer par la suite mais juste par curiosité personnelle.

Aujourd'hui, et après plusieurs mois, je saute le pas ! La raison de cela ? L'auteur n'a pas pris le parti de faire un procès, de condamner, ni même d'accuser. Son but : témoigner et faire réfléchir ! Une réflexion intéressante donc que j'ai envie de partager avec vous.

Farid Abdelkrim est issu d'une famille musulmane. Son père était un homme discret. Sa mère également. Ensemble, ils ont élevés leurs enfants avec une grande autorité. Si tous les deux étaient musulmans, ils n'ont jamais rien imposé à leurs enfants ! A la mort du père, c'est la mère qui doit endosser tous les rôles. C'est également à ce moment-là que tout bascule pour Farid. Si au départ, il est bon élève, il change complètement de comportement et devient provocateur. Il quitte ses amis et se prend pour un « arabe ».

« Intégrer mon clan impliquait également quelques adaptations. Plus ou moins acteur de mon enfance, je dus en devenir le spectateur. Le temps de voir, du haut des tribunes de mes onze an Ts, sous mes yeux stupéfaits, des gamins de mon âge oser faire et dire des choses absolument inimaginables. Transgressions… Insolence, impertinence, culot… Audace, provocations, bravades… Accrochages, bagarres… Je n'en revenais pas. Mon éducation avait beau m'alerter sur l'immoralité de tels agissements, rien n'y faisait. Ils m'impressionnaient tellement que la question, en osant ainsi l'impensable, n'était plus de savoir s'ils agissaient bien ou mal. Je voulais juste comprendre comment ils parvenaient à oser agir de la sorte. A cet âge ! Assister à leurs performances, me donnait l'envie d'en être aussi. Cette fascination, incontestable, allait exercer une influence considérable sur mon comportement à venir. »

Si tout paraît simple au départ, il n'en est rien au final! Très vite, il va se rendre compte que ce n'est pas évident de se faire une place dans un groupe déjà bien formé!
Dans ce livre, il nous dévoile sa vie, son histoire. Il ne nous cache rien! Il débute par son enfance, la mort de son père, pour en venir à son enrôlement et tout ce qui va suivre! Je ne vous en dis pas plus et vous laisse la possibilité de le découvrir par vous-même. 

Si vous attendez de ce livre, des détails croustillants sur l'islam et l'islamisme, passez votre chemin car ce n'est pas ce que vous trouverez dans celui-ci!
Dans ce cas, il s'agit plutôt d'un avis critique sur une organisation importante à laquelle il a appartenu, "les Frères musulmans". Il a suffisamment de recul aujourd'hui que pour pouvoir le poser sans aucunes pressions et censures! 

Un livre qui n'est absolument pas une lecture plaisir. C'est une lecture riche mais au combien difficile! Le vocabulaire est très soutenu et les propos pas toujours faciles!

Ce que j'ai le plus apprécié dans celui-ci c'est l'envie d'éviter les raccourcis!

"La raison principale qui m'a poussé à raconter l'envers de ce décor, c'est la conviction que les gens, musulmans ou pas, frérots ou non, ont le droit de savoir. De connaître de l'intérieur, ce à quoi peut ressembler un islamiste. Pour ne pas confondre. L'islamisme n'est pas l'islam."

C'est bien cela que vous propose ce livre... Une vision de l'intérieur. Une découverte des méthodes de recrutement et d'apprentissage mais surtout une prise de conscience sur la différence entre "islamisme" et "islam".

A découvrir donc...


Ma note

14/20


Challenge

Cette lecture s'inscrit dans le cadre du challenge:


Petit bac 2016 catégorie "phrase"

 petit bac 2016







Camille, mon envolée (Sophie Daull)

Merci aux Éditions Philippe Rey
 190 pages
16 euros


4ème de couverture

Dans les semaines qui ont suivi la mort de sa fille Camille, 16 ans, emportée une veille de Noël après quatre jours d'une fièvre sidérante, Sophie Daull a commencé à écrire.
Écrire pour ne pas oublier Camille, son regard "franc, droit, lumineux", les moments de complicité, les engueulades, les fous rires; l'après, le vide, l'organisation des adieux, les ados qu'il faut consoler, les autres dont les gestes apaisent... Écrire pour rester debout, pour vivre quelques heures chaque jour en compagnie de l'enfant disparue, pour endiguer le raz de marée des pensées menaçantes.
Loin d'être l'épanchement d'une mère endeuillée ou un mausolée - puisque l'humour n'y perd pas ses droits -, ce texte est le roman d'une résistance à l'insupportable, où l'agencement des mots tient lieu de programme de survie: "la fabrication d'un belvédère d'où Camille et moi pouvons encore, radieuses, contempler le monde."


Mon avis

Il m'arrive parfois d'avoir des difficultés à écrire une chronique. Les raisons peuvent être multiples et très variées. Dans ce cas-ci, l'histoire est tellement poignante, tellement triste qu'il m'est difficile de vous transmettre ce que j'ai ressenti.

Ce livre, l'auteur a commencé à l'écrire peu de temps après la mort de sa fille de 16 ans, Camille. Un livre pour se souvenir, se reconstruire, ne jamais oublier.

Mais, revenons un peu sur ce décès d'ailleurs... Camille est une jeune fille comme toutes les autres, gentille, attentionnée, entourée de ses proches. En rentrant d'une soirée au théâtre, elle se sent fébrile. A partir de ce moment-là, plus rien ne sera jamais comme avant. La fièvre l'envahit, sa mère ne la maîtrise plus. Une douleur dans tout le corps est de plus en plus présente. Une seule chose à faire, appeler: le médecin, les urgences, l'ambulance! Tous auront le même diagnostic... La grippe! Cette maman repartira donc avec sa fille et une ordonnance de "Doliprane". Malheureusement, quelques heures plus tard, peu avant Noël, le cœur de Camille s'arrêtera... Mais que s'est-il réellement passé?

A travers ce livre, l'auteur nous dévoile tout, ne nous cache rien. Que ce soit les derniers jours de sa fille, les heures ayant suivi son décès, les préparatifs de ses obsèques ou encore les mois après sa mort. Entre douleurs, tristesse, souvenirs, rien ne nous est épargné!

"Une nouvelle mauvaise pensée m'a assailli l'esprit: je me suis réjouie que nous n'ayons jamais partagé le plaisir de cuisiner. Parce que, tu vois, la cuisine n'est pas infectée de souvenirs insupportables. Je ne t'y ai jamais vue rater une pâte à crêpes, y éplucher des légumes, lire une recette, enfiler une manique pour mettre un plat au four, pas même y faire une vaisselle. Ou si peu. Ou si rarement. Assez peu en tout cas pour que je puisse en conserver le royaume sans m'y effondrer. Sans que j’inonde de larmes une cuillère en bois ou un verre doseur."

Une lecture qui fait mal, qui bouleverse mais aussi une lecture qui met en avant l'importance d'être entouré par la famille, les amis lors de ces difficiles moments!

Ce livre, l'auteur le dédie à sa fille. C'est d'ailleurs à elle qu'elle parle, qu'elle se confie avec celui-ci. Un livre de mémoire, un témoignage ou bien un livre pour se sauver... Ce livre, vous l'aurez compris, a de multiples facettes.

"Tant pis pour la digression, mais il faut que je te raconte comment ta Clara a appris ta mort. Tu sais que tous les 24 décembre, vous vous appelez en fin de soirée - Alors? T'a eu quoi comme cadeau? C'était comment ton réveillon? etc. Immanquablement, elle a appelé hier soir vers 23 heures: "Allô, Sophie? C'est Clara. Tu peux me passer Camille?"  Moi: "Ben non..." Elle: "Arrête de déconner, passe-la moi" Et je ne peux rien ajouter. Jean-Luc me fait signe: "Je prends l'appel." Alors je lui passe le téléphone, et il lui dit en sanglotant: "Camille est morte, Clara..." C'était un moment épouvantable. Un moment d'épouvante. Pour tout le monde. Olivier et Babette, les parents, hurlaient sans retenue dans le téléphone. A se demander comment une telle annonce ne foudroie pas sur place et immédiatement ceux qui la font et ceux qui la reçoivent. Voilà, c'est comme ça que ta Clara a appris ta mort."

Une plume délicate, sincère, profonde mais tout en pudeur tout de même. Une belle découverte bien que pas facile pour la maman que je suis. N'hésitez pas à le découvrir mais avec une boîte de mouchoirs à vos côtés!


Une chanson qui ne résonnera plus de la même manière




Ma note

18/20


Challenge

Petit bac 2016, catégorie "Prénom"

petit bac 2016